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@atiadj.bsky.social
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le béton se prend pour un DJ dans le son de l’univers qui explose.

J’ai braqué la lune avec une seringue d’absinthe,
le cosmos rouillé pleure dans un karaoké
à la fin du monde.
Tout est une explosion de clous et d’herbe pissée sur la bouche de Dieu,
tout explose, rien n’est.
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les mains de Dieu tremblent dans la fange des cieux déchiquetés.

Le cul de Jésus sur un rail d’oubli,
la Vierge en split glisse sur la joue de la lune,
l’odeur de Dieu dans la gorge,
les anges font des pompes sur des cendres encore chaudes,
la croix pue la sueur des électrons,
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Mes doigts déchirent ces comètes dilatées
Des os brisés pleurent sur la peau du ciel,siffle sur des prunelles aveugles.La Vierge se vide sur des étoiles mutilées,et la lumière se dilue dans des néants cloués au bois sacré.
Tout s’effondre dans un murmure d’urine brûlante,
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À l’entrée, aux veines pleines,Les arcs métalliques ondulent comme des algues dans un océan synthétique en cavale

Une messe sur des fils de lumière dans le béton fané éclate les cieux d’un gospel d’acier

Les voûtes fendues des squats suintent une sueur d’extase
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Des voix délirent un cri incandescent.leurs mâchoires fractales de synthèse sous vinyle enragé s'éteignent, dans des infinies…

Une amante cannibale dévore un feu sans foyer, une transe sans fin dans une boîte noire
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éparpillé.
ça bat.
ailleurs de trop.

mot trou.
je l’arrache.
je le jette dans le vide,

plus rien ne sait.
la langue dérape,
avec le souffle.
le souffle — avale — se rature.

je
ne
tombe
pas
je
tombe
silence.
éclat.

plus de je.
plus.
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Je déraille à l’intérieur.
Chaque mot traçant des cercles de feu dans le creux de ma tête.
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Si j’entendais le son de ma gorge, je cicatriserais mes lèvres.
L’intimité est sans bouche,
un boomerang dans le front.
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Un jour pourtant un jour viendra couleur d’orange
Un jour de palme un jour de feuillages au front
Un jour d’épaule nue où les gens s’aimeront
Un jour comme un oiseau sur la plus haute branche
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Quoi les bagnes toujours et la chair sous la roue
Le massacre toujours justifié d’idoles
Aux cadavres jeté ce manteau de paroles
Le bâillon pour la bouche et pour la main le clou
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Quoi toujours ce serait la guerre la querelle
Des manières de rois et des fronts prosternés
Et l’enfant de la femme inutilement né
Les blés déchiquetés toujours des sauterelles
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Un jour pourtant un jour viendra couleur d’orange
Un jour de palme un jour de feuillages au front
Un jour d’épaule nue où les gens s’aimeront
Un jour comme un oiseau sur la plus haute branche
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Quoi toujours ce serait par atroce marché
Un partage incessant que se font de la terre
Entre eux ces assassins que craignent les panthères
Et dont tremble un poignard quand leur main l’a touché
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Ah je désespérais de mes frères sauvages
Je voyais je voyais l’avenir à genoux
La Bête triomphante et la pierre sur nous
Et le feu des soldats porté sur nos rivages
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Un jour pourtant un jour viendra couleur d’orange
Un jour de palme un jour de feuillages au front
Un jour d’épaule nue où les gens s’aimeront
Un jour comme un oiseau sur la plus haute branche
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Et cette bouche absente et Lorca qui s’est tu
Emplissant tout à coup l’univers de silence
Contre les violents tourne la violence
Dieu le fracas que fait un poète qu’on tue
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Un jour un jour

Louis ARAGON

Recueil : "Le Fou d'Elsa"

Tout ce que l’homme fut de grand et de sublime
Sa protestation ses chants et ses héros
Au dessus de ce corps et contre ses bourreaux
A Grenade aujourd’hui surgit devant le crime
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L’angoisse danse —
seule —
au-dessus des néons.
Elle creuse un tunnel vers l’infini,
avale nos cœurs émiettés,
nos fièvres —
qui palpitent encore —
d’histoires inachevées.
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Le plafond s’effondre.
Son vol aspire
les refrains du temps.

Un baiser — verre brisé —
coule — goutte à goutte —
halluciné —
cristal fondu — sur l’autel des poisons.

Substance perdue.
Ombre délurée.
Cuir qui crisse,
désosse la vérité,
et la jette —
aux fourmis rampantes —
festin — sous la lune —
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Incandescente.
Ivre de braises.
De cendres fracassées.
Une main — trempée dans la suie — macère
des papillons carbonisés
sur le cuir moisi des divans.
Les ongles — fiel noir —
griffent des ordonnances mortes,
crachant des vers —
bas — dans la gorge du silence.
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Des oiseaux déchirés dansent sur du sens et se souviennent, par-delà la toile du dicible, de la queue des soleils creusant, plantant dans la pulpe, inoculant en filaments de moelle.
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J’ai attrapé un râle coincé dans les doigts du vent.
Je l’ai frotté contre mes dents,
jusqu’à ce qu’il crache un son rugueux :

Elle avait le goût de mon premier cri jamais émis.
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Chaque matin, je racle les parois du puits avec un ongle trempé de néant,
et j’écris sur des braises des prières qui ne veulent pas être lues.

Un jour, un enfant est tombé dans le puits.
Il n’a pas crié.
Le puits l’a bu comme un soupir interdit.
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La page devient ouverture béante
et douloureuse
dans le néant primitif —
pulsatile, pré-linguistique, pré-conscient —
que je cherche à capturer :
membrane fracturée
peau déchirée
frontière violée
entre le monde tangible et l’abîme