FLASH. Arbre scié d’Ilan Halimi : le procureur fait appel du jugement
Le parquet de Bobigny vient d’annoncer ce vendredi soir qu’il interjetait appel du jugement rendu dans l’affaire de l’olivier scié d’Ilan Halimi. Mercredi, le tribunal a condamné les deux prévenus pour avoir coupé l’arbre, mais n’a pas retenu le motif antisémite.
Éric Mathais, procureur de la République de Bobigny (Seine-Saint-Denis), a décidé d’interjeter appel du jugement rendu mercredi 22 octobre par la 17 e chambre du tribunal correctionnel. Présidée par la magistrate Olivera Djukic, la formation collégiale y jugeait Brahim et Ismaël K., des jumeaux tunisiens âgés de 19 ans (notre article du 23 octobre ici ).
Ils comparaissaient pour avoir, le 13 août, abattu à la tronçonneuse l’arbre planté en hommage à Ilan Halimi, séquestré en 2006 parce qu’il était juif, mort des tortures infligées. Les frères K. étaient poursuivis pour violation d’un monument à la mémoire des morts commise en raison de la race, de l’ethnie, la nation ou la religion, passible de cinq ans de prison, destruction de bien d’autrui, soit l’olivier mis en terre par le maire d’Épinay-sur-Seine au jardin d’Alcobendas, près d’une stèle commémorative. Ils répondaient enfin du refus de communiquer les codes de leurs téléphones.
Le procureur Mathais avait assisté à une partie du procès, marquant ainsi son intérêt pour ce dossier ayant suscité un émoi national. Maïlis Nouhi, représentant le ministère public, avait requis 15 et 12 mois de prison ferme, un maintien en détention et l’interdiction définitive du territoire français à ces frères sans domicile ni emploi, arrivés en France en 2023. Contre toute attente, Brahim avait été condamné à huit mois ferme (il fait l’objet d’une procédure pendante) et Ismaël à la même peine, mais avec sursis. Les juges avaient estimé que le caractère antisémite du délit n’était pas démontré, et sanctionné le seul abattage.
Par communiqué transmis vendredi soir, le procureur indique que l’appel « porte notamment sur la décision de relaxe, contraire aux réquisitions du parquet, s’agissant de l’infraction de violation de monument édifié à la mémoire des morts, commise en raison de la race, l’ethnie, la nation ou la religion ».
Mes Felicia Malinbaum, Alain Jakubowicz et Philippe Blanchetier, avocats des parties civiles, avaient souligné le caractère forcément antisémite de ce geste malveillant, l’olivier ayant été choisi parmi les nombreux autres arbres du jardin botanique. Un second procès se tiendra donc à Paris.