Alors d'autres écureuils s'organisent pour défendre leurs pairs. Le bosquet menacé est gardé. Une tourelle a été montée. Hier, un militant est parti en GAV pour entrave à la circulation.
Ce matin, un référé suspension a été déposé par les assos. Pour que ces petits voyous soient enfin neutralisés.
Chiroptères, lézards, couleuvres verte et jaune, crapauds épineux sont également présents sur le site, tous protégés. Et sont donc en train d'être détruits, sans la moindre autorisation, par la CCRC et la SNCF, avec l'aval de la Préfecture.
De nombreux oiseaux protégés fréquentent aussi la parcelle en cours de destruction, nicheurs (verdier, chardonneret, serin, roitelet triple bandeau, petit-duc, hypolaïs polyglotte, fauvette mélanocéphale, crécerelle, mésanges, etc) et migrateurs en halte (gobemouche noir, pouillot fitis..)
C'était sans compter sur l'aide apportée par les naturalistes aux opposants locaux. Au mois d'août, dans le bois qui va être détruit pour le pont-cadre, la présence de mammifères protégés (nid d'écureuil et hérisson) a été démontrée
L'objectif est de gagner du temps : les élections approchent, et la date des travaux avec la SNCF sont déjà fixés. La biodiversité avait juste été oubliée, un détail qui importe peu aux élus pour qui la réalisation d'une route constitue l'acmé d'une carrière politique.
Mais le 14 mars dernier, dans son arrêté préfectoral, la Préfète de l'Ardèche a autorisé les travaux du pont-cadre sous la voie SNCF (flèches rouges), tout en exigeant une dérogation espèces protégées pour le reste du projet. Outrepassant ses pouvoirs, un projet étant indivisible.
Suite à une première décision de justice l'an dernier ayant suspendu les travaux, la préfecture a été obligée de réclamer une nouvelle étude de la biodiversité et un dossier de demande de dérogation "espèces protégées" pour réaliser ce projet.
Le documentaire "Soulèvements", de Thomas Lacoste, a remporté un grand succès lors de sa projection à Lussas ! Les naturalistes des terres y sont présents à travers l'interview d'un d'entre nous et l'action des lentilles d'eau.
A compter du 1er septembre, l'entreprise pourra raser la forêt, sans la moindre dérogation pour destruction d'espèces protégées, ni au titre de la loi sur l'eau.
. Si vous souhaitez rejoindre la lutte, contactez l'association : [email protected]
Notre force réside dans ce pouvoir de revendiquer un attachement aux lieux. A rebours du narratif des promoteurs, affirmons par nos liens affectifs au territoire que les lieux où nous luttons ne sont pas sans valeur.
Nous avons arpenté le site en présence de nombreux-ses habitant-es, les outillant pour devenir des sentinelles. C'est ici que la pratique naturaliste est politique : elle fait exister des êtres et des interdépendances que le capitalisme veut nous faire oublier.
Sur la colline menacée coulent trois cours d'eau jugés temporaires. Mais cette définition est ambigüe, et des mousses indicatrices de cours d'eau permanents ont été trouvées sur le site, qui doit tombe donc sous le coup de la loi sur l'eau.
L'étude d'impact est insuffisante : elle nie les Sonneurs à ventre jaune, présents sur l'ensemble de l'emprise de la mine, la Cordulie à corps fin, qui vole dans les lisières, et l'Engoulevent d'Europe et la Pie-grièche écorcheur, qui nichent sur le site.
Cette lutte s'insère dans un réseau de luttes locales contre cette multinationale : notamment à Echassières, dans l'Allier, à Glomel, en Bretagne, ainsi qu'à la narse de Nouvialle, dans le Cantal.
Depuis plusieurs mois, les naturalistes des terres arpentent le Périgord au côté des membres de l'association "sauvegardons Razac et le bassin de la côle", près de Thiviers, qui lutte contre la multinationale Imerys et son projet d'implantation de carrière de galets de quartz de 40 ha.
Ce weekend fut aussi l'occasion de se retrouver, bien sûr, autour de tables rondes, ateliers, concert, repas. Les Naturalistes des terres ne renoncent pas, malgré les vents contraires !
Quelques autres espèces d'oiseaux protégées non mentionnées dans l'étude d'impact ont été relevées. Il reste encore des enregistrements à analyser. Nous ferons un bilan complet de cette opération le temps venu.
On notera d'ailleurs que les barrières anti-retour installées le long du tracé pour les amphibiens et les reptiles n'ont que peu de possibilités de fonctionner puisqu'elles s'arrêtent net au milieu de nulle part...
Parmi les observations importantes, notons celle du Sonneur a ventre jaune et du Lézard des souches sur l'emprise des travaux, deux espèces protégées omises dans l'étude d'impact.