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· Sep 15
Implosion Laurence Florisca Rivard
La découverte, par son entourage, des viols d’un homme ; les réactions et aveuglements face à cette disgrâce heureusement très contemporaine. Même si on peut regretter que Laurence Florisca Rivard traite ce problème dans un style sans éclat, dans un déprimant réalisme, elle interroge indirectement nos responsabilités collectives, tout ce que l’on n’a pas pu voir, explore la fabrique d’un salaud ordinaire, la culpabilité maternelle et, en creux, l’absence de remise en cause personnelle. Polyphonique, mais tournant toujours autour de personnages englués dans la vacuité quotidienne, Implosion reste un roman à thèse relativement nuancé.
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· Sep 12
Vint le grand récit Michaël Glück
Les survies d’une parole oraculaire, en charge des mémoires d’un monde effondré, de ses mythes et prophéties, de ses résistances et obstinées subsistances quelque part dans un quartier périphérique, dans l’effacement de lieux populaires, de tours d’immeubles, des habitants hantés toujours par le dur désir de dire. Long poème narratif, composition musicale de revenances de voix, confusion et rémanences de nocturnes présences, Vint le grand récit capture l’humilité de nos vies, la beauté de ce qui en persiste. Au-delà du désastre, Michaël Glück non tant une dystopie que ce que, par la langue, la rencontre, y échappe : dans les différents mouvements de ce texte, s’entend l’espoir, l’absence, de ce grand récit où se relier, où continuer à inventer nos émerveillements, à faire entendre leurs inquiétudes.
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· Sep 11
Même les morts Juan Gómez Bárcena
Roman de la répétition, de l’immuable d’un voyage vers Soi, vers son double, vers l’hérésie, vers l’émancipation, vers la signification de tous ces morts, toutes ces injustices qui, de la conquête du Mexique à ses frontières dessinées par Trump, sans fin reviennent. Juan poursuit Juan l’Indien : il traverse des déserts et des pestes, des prophéties et des folies, des espoirs et du vide ; il s’assimile à celui qu’il cherche, à la misère de cette errance métaphysique, arpente l’incertaine identité duelle d’un pays colonisé, ses dominations et les manières dans d’obsédantes paroles – d’une traduction de la bible à la « pureté » révolutionnaire zapatiste, en passant par le dépassement de l’argent et la vacuité de croire désespérément en ses absences de valeur – on croit s’en échapper. Magnifique roman sur le temps, ses prétéritions et itérations, les immuables de sa misère, ses vides immobilités, Mêmes les morts offre une sidérante boucle narrative. Entre revenances et variations, mantras et mirages, Juan Gómez Bárcena signe, d’Espagne, un immense roman mexicain.
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· Sep 10
Rock$tar Stéphane Vanderhaeghe
Le rock derniers sursauts : dans un monde avide des traces de sa dissolution, une star disparaît ; l’univers des personnages, d’attendrissants paumés, s’écroule et, dans cette déshérence, en farce s’entremêle, s’égare un peu plus, interroge nos mythes et leurs rites. Conçu comme un album, avec différentes plages musicales qui autrement travaillent le motif, cet hommage critique à une musique, au reflet mercantile dans lequel elle enferme ses révoltes et refus, Rock$star se révèle une satire renseignée, amusée, d’une contre-culture rattrapée par le culte de l’individu, l’insignifiance où nous cantonne un capitalisme tardif. Stéphane Vanderhaeghe poursuit ainsi son narquois travail de sape, d’exploration de nos derniers fragiles, risibles aussi, espace de contestation.
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