Il est plus facile de condamner une violence que l’on voit que d’interroger celles auxquelles on participe sans s’en rendre compte.

Les premières choquent, les secondes organisent nos vies.

Elles se logent dans des systèmes efficaces, dans des routines bien huilées,

Penser les animaux ne consiste pas à se positionner immédiatement, ni à trancher des questions complexes en quelques phrases.

Cela commence souvent ailleurs, dans ce que l’on fait sans y penser, parce que tout est organisé pour que cela paraisse simple, normal, évident..

Penser les animaux ne consiste pas seulement à s’interroger sur des situations extrêmes ou spectaculaires. Cela commence souvent beaucoup plus près, dans des gestes ordinaires, répétés, rarement questionnés.

La question animale est souvent abordée comme une affaire de positions : pour ou contre, acceptable ou inacceptable, possible ou impossible. Cette manière de faire rassure. Elle permet de classer, de se situer, et parfois de clore la discussion.

Cet espace n’a pas pour but de convaincre, de donner des leçons
ni de désigner des coupables.

Il existe pour prendre le temps de penser
ce que nos habitudes rendent ordinaires,
et que l’on ne regarde plus vraiment.

La normalité n’est pas toujours neutre.
Elle est parfois ce qui évite de penser.