Le prix Nobel de médecine décerné aux chercheurs américains Mary E. Brunkow, Fred Ramsdell et japonais Shimon Sakaguchi, pour leurs recherches sur le contrôle du système immunitaire
Mary E. Brunkow, Fred Ramsdell et Shimon Sakaguchi ont été récompensés « pour leurs découvertes révolutionnaires concernant la tolérance immunitaire périphérique, qui empêche le système immunitaire de nuire à l’organisme », a expliqué le comité Nobel.
Le prix Nobel de médecine a été décerné aux Américains Mary E. Brunkow, Fred Ramsdell et au Japonais Shimon Sakaguchi, lundi 6 octobre, pour leurs recherches sur la façon dont le corps contrôle le système immunitaire.
Les chercheurs ont été récompensés « pour leurs découvertes révolutionnaires concernant la tolérance immunitaire périphérique qui empêche le système immunitaire de nuire à l’organisme », a expliqué le comité Nobel, dans un communiqué. Les lauréats ont ainsi « identifié les gardiens du système immunitaire, les cellules T régulatrices, qui empêchent les cellules immunitaires d’attaquer notre propre corps », ajoute-t-il.
Conséquence, les découvertes de Mary E. Brunkow, née en 1961, Fred Ramsdell, 64 ans, et Shimon Sakaguchi, 74 ans, « ont jeté les bases d’un nouveau domaine de recherche et stimulé le développement de nouveaux traitements, par exemple pour le cancer et les maladies auto-immunes », estime le comité Nobel.
Une première avancée en 1995
M. Sakaguchi, chercheur en immunologie à l’université d’Osaka, a réalisé la première avancée dans ce domaine en 1995. A l’époque, de nombreux chercheurs étaient convaincus que la tolérance immunitaire ne se développait que grâce à l’élimination des cellules immunitaires potentiellement dangereuses dans la rate, organe situé dans la partie supérieure gauche de l’abdomen près de l’estomac, par un processus appelé « tolérance centrale ».
Le chercheur japonais a démontré que le système immunitaire était plus complexe et « a découvert une classe de cellules immunitaires jusqu’alors inconnue, qui protège l’organisme contre les maladies auto-immunes », explique le jury.
Mary E. Brunkow et Fred Ramsdell ont fait l’autre découverte-clé en 2001, lorsqu’ils ont montré comment un certain type de souris était particulièrement vulnérable aux maladies auto-immunes. « Ils avaient découvert que ces souris possédaient une mutation dans un gène qu’ils ont nommé Foxp3 », selon le jury.
Deux ans après, Shimon Sakaguchi a réussi à faire le lien entre ses découvertes et celles de Brunkow et Ramsdell : il a démontré que le gène Foxp3 régissait le développement des cellules qu’il avait identifiées en 1995.