C'est dans cette direction qu'on doit peser pour agrandir la fissure dans l'hégémonie idéologique pro-capitaliste. En allant beaucoup plus loin que la seule "taxation". Faisons regretter à Bernard Arnault d'avoir trouvé que la taxe Zucman c'était "d'extrême gauche".

La montée des idées fascistes fragilise le créneau du bloc central (dont le PS, Macron et LR étaient des variantes). L'idée de taxer les riches, vu sa légitimité dans la population, emmerde aussi les partis bourgeois.

Depuis Macron et l'affaiblissement du PS et de LR, la montée du RN et -plus poussivement- de LFI, on est entrés dans une période de plus grande instabilité.

Et comme c'est la merde pour de plus en plus de gens dans ce pays, il n'y a plus vraiment de créneau idéologique qui marche super bien, donc les partis sont plus fébriles.

Mais évidemment que les partis, même bourgeois, ne disent pas la même chose en off et dans les médias, et adaptent leur discours en fonction de ce que l'opinion peut penser. En fonction du créneau idéologique qu'ils ont choisi.

« Ces consultations officielles, parfois plus discrètes, nous ont permis d'avancer sur un certain nombre de sujets. Je l'avais dit vendredi matin, dans le secret du bureau, les langues se délient et les lignes rouges deviennent oranges et parfois vertes... »

Et Lecornu semble un peu naïvement croire que ça devrait être facile. D'ailleurs il disait lors de sa démission, qu'il était un peu frustré parce qu'en se posant "en off" entre partis bourgeois, ça "avance" un peu :

C'est un des aspects qui permet de parler, en un sens, de "techno-féodalisme". Même si le secteur de la tech ne fait que manifester des tendances qui ne sont pas nouvelles sous le capitalisme, surtout en période de stagnation et de repli nationaliste
8/8

Petit détail dans cette histoire : les monopoles dont il parle sont des monopoles privés, donnant un immense pouvoir à une poignée d'individus sur des millions de gens obligés de passer par leurs services, leurs plateformes.
7/8

Une opinion qui est à rebours de ce qui est encore l'idéologie qui domine sous le capitalisme. Un de ses arguments rejoint ironiquement une des critiques "de gauche" du néolibéralisme : la concurrence pousse à du court-termisme, avec un monopole on a le temps et les marges pour investir.
6/8

Maintenant que les grosses entreprises de la tech états-unienne sont devenues des monopoles, elles défendent le monopole et veulent directement s'appuyer sur l'État pour asseoir ces monopoles.

Peter Thiel le répète depuis au moins 2014 : « La concurrence c'est pour les losers ».
5/8

Il y a aussi une histoire d'opportunisme : lorsque le secteur de la tech était assez "jeune", il vantait la concurrence, le mythe du self made man qui "innove" dans son garage etc.
4/8

Il est issu de la même mouvance "libertarienne", mais a suivi plus tôt que les autres l'évolution logique qui amène les capitalistes à choisir l'État et l'idéologie nationaliste comme solution la plus efficace pour défendre leurs intérêts en temps de crise.
3/8

A l'époque où la Silicon Valley votait encore démocrate et s'adonnait à tous les *-washing imaginables, il était déjà un gros nationaliste réac.
2/8