Louis Fréget
@unempiriciste.bsky.social
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Health Economist. Postdoc Université Paris-Dauphine @PSL. Tweets in English and in French, evidence-based policy nerd.
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unempiriciste.bsky.social
« 300 millions d’emploi menacés par l’IA"  Je viens de voir passer cette interview de Luc ferry sur les IA et le chômage. Il prétend ne pas « faire du jus du cerveau » mais être en contact avec des chercheurs. Mais ce qu'il dit est faux, ou très trompeur. Thread.
www.youtube.com/watch?v=4SHd...
Luc Ferry : "Il faut se réveiller, tous les jobs sont menacés par l'IA !"
YouTube video by Boursorama
www.youtube.com
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chercheurjuteux.com
Un petit #leschatsdupèreconnard surgi de nulle part.

Lateralized sleeping positions in domestic cats

On va parler vite faire de potichats qui dorme et qui faut des belles boules de chats en roupillant.

Le papier est une correspondance dans Current Biology

www.cell.com/current-biol...
Lateralized sleeping positions in domestic cats
Isparta et al. find that two-thirds of cats prefer to sleep on their left side, indicating asymmetry at the population level. Because the right hemisphere is specialized for threat processing, this as...
www.cell.com
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laurent-bach.bsky.social
Beaucoup de travail supplémentaire pour arriver à cette version « papier » de la note, mais il s’agit toujours de mesurer les taux d’imposition effectifs des ménages en 2016 en fonction de leur revenu « économique », incluant certains résultats non distribués (2/10)
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econoclaste.bsky.social
Voilà, le premier épisode de notre podcast est bouclé.
Du coup, on l'a publié dès ce soir.
C'est en deux parties. 2h30 d'écoute au total.
Dont un entretien passionnant avec @alavigne.bsky.social, où il est longuement question de retraites.

C'est par ici :
creators.spotify.com/pod/profile/...
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Enfin il n’a pas connu les LLMs
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(PS: oui, je sais que le thèorème d'Hulten a des limites, ce qui réduit encore ma confiance en l'exercice d'Acemoglu).
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Et Ferry n’en a pas : si on veut l’appuyer sur des prédictions d’économistes, il faut reconnaître qu’elles sont bien moins apocalyptiques et nuancés que ce qu’il en dit. A nouveau, je suis pas spécialiste de ces questions, donc si vous avez de bons arguments pessimistes, je suis toute ouïe !
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Je ne pense pas que les gens qui ont des visions très pessimistes sur l’IA et l’emploi sont nécessairement ridicules, mais il faut de bons arguments.
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Si on atteint l’AGI, ou qu’on est capable de construire des robots humanoïdes qui sont capables de faire des tâches manuelles non-routinières pour moins cher que des humains, la donne changera. Voyons aussi comment la transition écologique/énergétique interférera avec le développement de l’IA.
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Voilà notamment pourquoi les prédictions sont difficiles surtout en ce qui concerne le futur ^^. L’article d’Acemoglu (2025) est d’ailleurs très prudent. Il souligne que les LLMs et l'IA en général peuvent encore beaucoup progresser.
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Dans notre cas, l’IA peut automatiser des tâches non-expertes (rédiger des mails basiques, remplir des formulaires admins, ...), mais si elle automatise des tâches plus complexes comme le code, est-ce que ça ne rendra pas certains métiers cols blancs accessibles mais un peu moins bien payés ?
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C'est en tout cas que son étude avec Thompson (2025) suggère, à l'aide des données couvrant plus de quarante ans d’évolution des métiers et d'une nouvelle mesure de l'expertise par tâche.
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À l’inverse, quand elle automatise des tâches expertes, le métier devient plus accessible : plus d’emplois possibles, mais avec des rémunérations tirées vers le bas.
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Quand la technologie automatise des tâches simples, le métier restant devient plus expert : moins d’emplois juniors, mais des salaires plus élevés pour les confirmés.
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Par exemple, un facteur qui distend le lien entre part des tâches automatisées et emploi est celui du niveau d'expertise des tâches remplacées. C'est David Autor, qui est le spécialiste mondial du lien techno/emploi, qui le démontre.
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D'ailleurs, lorsque A. Bergeaud estime l'exposition des emplois *français* aux LLM, il note que cet exercice "n’a pas pour prétention de donner une idée précise du nombre de métiers qui sont
à risque d’être automatisé avec l’arrivée de l’IA".
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D'autre part, supposer comme GS le fait que toute hausse de la productivité génère une baisse proportionnelle de l'emploi semble bien sévère. De manière générale, il me semble compliqué de déduire un effet de l'emploi à partir de données d'exposition de tâches/ gains de productivité par tâche.
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Certes, il s’agit d’un exercice intéressant, mais un peu périlleux. Pour estimer l’économie de coût par tâche, Acemoglu se fonde sur des études existantes, parfois expérimentales (super) mais celles-ci sont encore peu nombreuses. L’article est d’ailleurs déjà un peu vieux (avril 2024).
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Si on fait la même hypothèse que Goldman Sachs (hausse de la productivité due à l'IA= baisse de l'emploi due à l'IA), on a donc une baisse de ... 0.7% de l'emploi en dix ans. Ca sent moins l'apocalypse.
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Résultat : même avec des hypothèses optimistes, ça donne +0,71 % de productivité en dix ans. (Même un peu moins si on considère qu'on a déjà automatisé les tâches les plus simples à automatiser, et que celles qui restent sont plus dures à automatiser).
unempiriciste.bsky.social
Ce débat concerne des technologies antérieures aux IA génératives. Qu’est-ce que donne l’approche par tâche pour l’IA ? Acemoglu (2025) essaie de calculer l’effet de l’IA de façon simple sur la productivité : quelle part des tâches est touchée × quelle économie de coût par tâche.
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Parce qu’en 2013, Frey & Osborne ont frappé fort en annonçant que 47 % des emplois américains étaient « à haut risque » d’automatisation (!!!). Mais leur méthode raisonnait au niveau des métiers entiers, comme si toutes les tâches d’un poste pouvaient disparaître d’un coup.
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Pour estimer les effets d’une innovation sur l’économie, les économistes s’intéressent aux tâches que cette technologie peut automatiser, plutôt que de raisonner par emploi affecté ou non. Pourquoi ?
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Pas deux tiers des emplois mais 2.5%. Bon c’est une seule étude. Que dit le reste de la littérature ? Pas du tout un spécialiste de la question, mais je n'ai rien trouvé d'aussi apocalyptique que ce suggère Ferry.
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Deux ans plus tard, en août 2025, GS estime que « Si les cas d’usage actuels de l’IA étaient étendus à l’ensemble de l’économie et réduisaient l’emploi de façon proportionnelle aux gains d’efficacité, environ *2,5 %* des emplois américains seraient menacés de suppression. »